Les mannequins et la technologie : comment les réseaux ont-ils changé la donne

    Au fil des décennies, l’industrie de la mode a été témoin d’une transformation majeure, en grande partie due à l’intersection des mannequins et la technologie. Les avancées technologiques, en particulier l’impact des réseaux sociaux, ont donné lieu à la présence dominante des mannequins sur ces plateformes. Mais comment la technologie a-t-elle impacté et remodelé la carrière des mannequins ? Poursuivons cette exploration dans les sections à venir.

    Historique du mannequinat

    Pour analyser notre question initiale, il est crucial d’analyser l’évolution du mannequinat. Déjà, ça veut dire quoi mannequin ? Ce mot vient du Néerlandais « Mannekijn » qui signifie « petit homme ».

    Au Moyen Âge, les femmes n’étaient généralement pas autorisées à paraître en public. Au XVIe siècle, le terme mannequin évolue et désigne une « poupée de mode ». C’est en 1750 que les couturiers vont alors utiliser les premières silhouettes en osier, en bois ou en cire pour faire paraître les nouvelles créations réalisées.

    Puis, un couturier nommé Charles Frédéric Worth a fait le choix en 1858 de faire découvrir ses travaux sur un mannequin vivant : sa femme, qui sera à ce moment-là, appelée « sosie », ou « porte-manteaux ». On retiendra avant tout de Charles F.W qu’il a inventé le mannequinat vivant.

    C’est ensuite au milieu du XIXe siècle, que les couturières et les vendeuses deviennent mannequins qui posent. Puis au XXe siècle, on dit les termes : « LA mannequin ». Cependant, des écueils se présentent : le fait de montrer leur corps les assimile souvent à des prostituées. Néanmoins, les guerres continuent et l’activité de poser pour des créations prennent de la valeur, passant de « sosie » à « mannequin-image » : ce qui permet aux mannequins d’être désormais appelées par leur prénom, en sortant de l’anonymat. Cela constitue ainsi une voie concrète pour renforcer leur valeur et leur apporter davantage de crédibilité.

    En 1928, l’Angleterre créée la première école de mannequinat d’Europe. Grâce à celle-ci, le terme de « mannequin » devient un véritable métier. Un nom s’ajoute au prénom des mannequins et leur popularité s’accroît et ranime leur espérance d’évolution, pour obtenir le respect aux yeux de tous. Notons que Lisa Fonssagrives sera la première mannequin à faire la couverture du TIME en 1949 : un grand pas vers la performance.

    Devant la pose de ces mannequins, la profession pousse les clientes de couturier et des magazines à vouloir leur ressembler. Les mannequins sont alors une source d’inspiration, d’abord pour les clientes, puis aussi pour la musique et l’art, car le mannequinat intègre le milieu créatif à partir de 1960.

    20 ans après, apparaissent les « top models », comme Naomi Campbell ou encore Cindy Crawford, qui viennent finalement voler la reconnaissance des créateurs grâce à leur image.

    C’est à partir des années 2000 que de nombreux défilés vont battre de plein fouet en organisant différents défilés allant d’un thème publicitaire à un thème grande taille en passant par un thème fitness entre autres. Les mannequins vont davantage être présents dans les magazines, dans les défilés et dans les publicités. De quoi rendre la profession respectable et observée de manière considérable.

    Cependant, malgré ces avancées, cela ne semble pas être suffisant. Et le temps fait bien les choses puisque de nouveaux outils existent. En examinant le fil conducteur de l’historique présenté, une notion ressort clairement : que ce soit par imitation ou par observation, les mannequins sont et se doivent d’être un exemple pour les autres.

    Dans cette optique, quoi de plus efficace que de se montrer au plus grand nombre de personnes pour réellement incarner cet idéal inspirant ?

    La révélation des réseaux sociaux

    Avec l’avènement du numérique, en particulier l’intersection des mannequins et la technologie, les mannequins ont désormais la possibilité de se mettre en lien directement avec des millions de personnes à travers le monde. Les réseaux sociaux facilitent cette connexion, permettant aux maisons de couture de partager d’autant plus leur création dans l’optique de vendre davantage. Ces plateformes deviennent également un terrain propice pour trouver des modèles afin d’exposer leurs créations sous forme de contenus.

    Publicités, marketing, communication

    Pour vendre des compositions ainsi que des créations, les maisons de haute couture utilisent le biais des publicités qui leur permettent de mettre en valeur leurs biens. Elles peuvent très bien se faire à la télévision, comme dans les magazines ou encore dans la rue avec des affiches et des écrans publicitaires notamment.  

    En outre, les publicités, parfois sponsorisées, sont également présentes sur les réseaux sociaux. En effet, ces derniers permettent de partager du contenu au plus grand nombre et touchant les bonnes personnes, par l’intermédiaire des suggestions des réseaux sociaux fait aux utilisateurs grâce aux données recueillis, ou en fonction des abonnements. Les réseaux sociaux influencent, et chaque page Instagram ou Facebook peut être comparé à un book de leur marque (aussi appelé press book).

    Le but est simplement de mettre à disposition des produits pouvant être salutaire aux besoins des personnes cible. Cela permettrait alors d’atteindre des objectifs comme une augmentation du chiffre d’affaires, ainsi que l’acquisition et la fidélisation de clients.

    La communication sur les réseaux sociaux permet efficacement de transmettre des messages clairs aux internautes et notamment aux followers. La publicité est donc l’outil de la communication, qui permet d’entretenir une stratégie marketing afin de générer les objectifs déterminés par les plus grandes marques de la mode.

    Trouver des modèles

    Pour atteindre les objectifs précédemment dits, quoi de mieux pour les agences que de trouver les meilleures égéries. Les réseaux sociaux sont, en effet, vecteurs de grandes trouvailles : grâce à leur notoriété sur différents comptes (Instagram, Twitter, TikTok…) et de leur E-réputation, de nombreuses personnes peuvent se sentir privilégiées et trouver ces publications propices ou favorables à leur souhait d’évolution. Ces dernières vont alors leur permettre de postuler auprès des plus grandes marques en question, avec parfois l’aide des hashtags, pour booster et fidéliser certaines publications.

    Par exemple, Marc Jacobs, la marque du designer américain, anciennement directeur artistique de Louis Vuitton, s’est servi d’Instagram, le réseau social phare en termes de publications artistiques, pour sa campagne été 2015. En lançant son casting de modèles sur Instagram, le créateur a pu mettre la main sur des influenceurs respectant leur brief. En 2014, la Maison de mode avait déjà effectué cette opération sur la plateforme Twitter.

    Et ce n’est pas la seule marque à procéder de cette manière : la marque française Koché a également utilisé les réseaux sociaux pour les défilés de la Fashion Week en plus des panneaux d’affichage pour sa collection automne-hiver 2020/2021.

    Plus récemment encore, Jean-Paul Gaultier a lancé un casting sur Instagram, pour les candidats de plus de 18 ans. Pour participer, les personnes intéressées devaient réaliser une vidéo de 30 secondes en expliquant ce que signifie la marque J.P. Gaultier pour eux. Cela pouvait permettre aux candidats d’être la nouvelle muse pour défiler sur les podiums lors de la campagne prêt-à-porter réalisée par @torso.solutions.

    Les célébrités devenues les muses des campagnes  

    En incluant des personnalités célèbres sur les réseaux touchant toutes les classes sociales dans leur campagne, les couturiers prennent une décision très stratégique : ils savent qu’ils bénéficieront d’une visibilité additionnelle à celle qu’ils ont déjà acquis, grâce à de nouvelles audiences. La communication digitale a donc son rôle à jouer.

    Kim Kardashian

    En amont, nous avons évoqué les précédents appels à la candidature sur les réseaux sociaux par Marc Jacob. Il est nécessaire de savoir qu’à présent, c’est Kim Kardashian qui symbolise la nouvelle campagne mode automne 2023. Et nous pouvons vite nous en apercevoir sur leur compte Instagram, car des photos incontournables de la top-model ont été postées par leur community manager.

    Cela reste tout de même très controversé et critiqué par les fans qui revendiquent un manque d’originalité et une envie de changement, prétendant voir toujours les mêmes visages en tête d’affiche. En effet, la vedette américaine a joué un rôle phare dans la promotion printemps-été 2023 de Dolce & Gabbana.

    Kylie Jenner a également été une image pour la marque Dolce & Gabbana, car elle a présenté un sac ainsi qu’une paire de lunettes sur les réseaux sociaux : cette stratégie digitale a permis de donner un nouveau Buzz à la marque.

    Emily Ratajkowski

    Emily est une des mannequins les plus populaires et sexy au monde sur Instagram. Elle a travaillé avec de multiples marques en tant qu’influenceuse sur Instagram, tout en défilant pour de nombreuses enseignes de mode et de cosmétiques lors des différentes Fashion Week à travers le globe. En fin d’année 2022, Emily Ratajkowski a d’ailleurs été aperçue en jupe très tendance de la collection automne signée Zara : ce qui a augmenté les ventes à une vitesse phénoménale. C’est aussi ça, l’influence qu’ont les mannequins sur les autres, que ce soit en aperçu ou via une photo postée sur les médias sociaux. 

    Koba LaD

    Le célèbre rappeur français qui a interprété « Daddy Chocolat », s’initie au mannequinat pour Casablanca lors de la Fashion Week en juin 2022 à Paris. Très attaché aux marques de luxe, c’est sur le podium qu’il a décidé de se rendre. « Rappeur Acteur Mannequin, qui l’aurait crue ? » a publié le rappeur d’Evry sous les photos du défilé sur Twitter. Par conséquent, la marque agrandit son cercle de notoriété en se faisant connaître par de nouveaux modèles déjà connus.

    A$AP Rocky

    Il en est de même pour A$AP Rocky, rappeur, auteur, compositeur, interprète et ex-petit ami de Kendall Jenner. Sa passion pour la mode et son sens du style distinctif l’ont amené à collaborer avec des créateurs et à influencer la scène de la mode. Il était notamment présent à la campagne automne-hiver 2016/20017 chez Dior, de quoi développer sa notoriété, à lui comme à la marque.

    Conclusion 

    Autrefois limité à être devant une vitrine puis à l’univers des défilés et des séances photo, les mannequins d’aujourd’hui utilisent habilement la technologie pour atteindre un public mondial, influencer les tendances et redéfinir les normes de beauté. Cette interaction dynamique entre les mannequins et la technologie a donc bel et bien profondément changé la donne, offrant de nouvelles opportunités et défis à l’industrie de la mode par l’intermédiaire de l’influence.

    Margaux Boutet

     

    mannequins et la technologie

    1) Quels sont les points positifs et négatifs liés à la présence des mannequins sur les réseaux sociaux ? 

    Les points positifs : Visibilité mondiale, ce qui élargie la portée et l’influence, Augmenter votre notoriété, Interaction directe ce qui renforce la fan base, Opportunité de collaboration ce qui peut conduire à des partenariats. Les points négatifs : Norme de beauté ce qui peut affecter l’estime de soi des followers, Photos retouchées, ce qui remet en question la conformité de ce que nous observons ainsi que l’authenticité du compte où elles sont publiées, Dépendance aux Likes ce qui peut affecter votre bien-être mental.

    2) Comment les mannequins Instagram influencent les normes de beauté ?

    Les mannequins d’Instagram exercent une influence sur les normes de beauté en utilisant largement le filtrage et les retouches excessives, ce qui contribue à propager les tendances, à modeler les choix de consommation et à intensifier la culture de la comparaison sociale.

    3) Pourquoi est-il nécessaire de prendre des précautions envers certaines publications sur les réseaux sociaux ?

    Il est important de rester conscient de l’impact de certaines publications exercées sur le Web. Ces dernières sont souvent postées avec des hashtags et des mots clés pertinents, afin de répondre à un certain référencement. Ces publications s’adresse à des communautés cibles d’un social média, pour générer de l’audience, avec parfois, un lien E-commerce en description. Il est donc nécessaire de rester vigilant, en raison des potentielles implications sur nos choix de consommation et de leur impact financier.

    4) Comment les maisons de couture utilisent-elles les réseaux sociaux pour interagir avec les mannequins ?

    Les maisons de couture exploitent les réseaux sociaux de manière à établir des interactions et forger des relations engageantes avec les mannequins, tout en impactant l’industrie de la mode. Pour cela, elles utilisent plusieurs stratégies venant créer une proximité avec les mannequins, renforçant alors leur visibilité. Voici un exemple de stratégies très souvent utilisées dans le monde de la mode : Des vidéos de défilés de mode en direct live (notamment sur TikTok), Des images exclusives au sein des coulisses, Des séances photo, Des campagnes publicitaires, Des contenus sponsorisés.